Page 8 - Directeurs des postes
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CHAMANS DE LAVALETTE,

                                   Antoine Marie, comte de

                                                   (1769-1830)





          Fils d’un commerçant aisé qui lui donne une excellente éducation, il se destine au
          barreau lorsqu’éclate la Révolution. Officier de la Garde nationale de Paris en août
          1792, il marche à la tête de sa section pour la défense des Tuileries. Proscrit, il
          s’enrôle comme volontaire dans la légion des Alpes où son éducation soignée, sa
          bravoure et ses talents militaires lui valent un avancement rapide. Il devient l’aide
          de camp du général Baraguay d’Hilliers puis, après Arcole, celui de Bonaparte. Dès
          lors, il est chargé de missions importantes et notamment, renseigne Bonaparte sur
          l’état d’esprit du peuple avant le coup d’Etat du 18-Fructidor an V (1797).

          Après   le   coup   d’Etat   du   18-Brumaire,   il   est   administrateur   de   la   Caisse
          d’amortissement,  puis  le   19   mars  1804,  il   est   nommé   directeur  général   des
          postes avec le titre de Conseiller d’Etat. A la demande de l’Empereur Napoléon
          er
          I , il met en place un système de transmission rapide du courrier sur longue
          distance, « le service des estafettes », où les courriers se transmettent les
          sacoches de relais en relais, en main propre. Inauguré entre Paris et Milan le 15
          août 1805, ce service est tout d’abord réservé à l’Empereur et limité à quelques
          départements. Ce système est par la suite étendu à tout l’Empire et mis à la
          disposition   des   particuliers   jusqu’en   1872.   Il   est   également   directeur   du
          « Cabinet noir ».

          Apprenant le débarquement de Napoléon le 20 mars 1815, Lavalette se présente
          à   l’administration   des   Postes   et   somme   le   directeur   général   Ferrand   de   se
          retirer à son profit.  Il donne aussitôt l’ordre d’intercepter les journaux, les
          dépêches ministérielles et celles du préfet de la Seine et rétablit sur les deux
          routes de Lyon, le service des postes qui avait été interrompu. Il envoie aux
          directeurs   des   postes   dans   les   départements   par   courriers   porteurs   une
          circulaire annonçant l’arrivée prochaine de l’Empereur à Paris, les rassurant
          contre les risques d’une guerre civile. Nommé à la Chambre des Pairs le 2 juin
          1815, il est de nouveau destitué et arrêté chez lui le 9 juillet 1815. Traduit devant
          la Cour d’assises pour conspiration et usurpation de fonctions, il est condamné à
          mort le 21 novembre  1815.  A l’annonce  du verdict, il s’adresse  aux  nombreux
          employés de la poste, appelés comme témoins à charge, les saluant amicalement de
          la main en leur disant « Adieu, messieurs de la poste ». Il s’enfuit de sa prison le 20
          décembre avec les habits de sa femme, nièce de Joséphine de Beauharnais.
          Réfugié en Bavière durant 5 ans, une ordonnance royale annule sa condamnation et
          lui permet de rentrer en France en 1822. Il n’a dès lors qu’une seule occupation :
          soigner son épouse malade.

          Voir bibliographie en fin de volume
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