Page 6 - Directeurs des postes
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LAFOREST, Antoine René Charles Mathurin,

                                                   comte de

                                                   (1756-1846)





          Issu d’une famille noble du Maine, son père le destine à la carrière des armes et
          obtient   pour   lui   une   sous-lieutenance   en   août   1772.   Remarqué   pour   ses
          compétences,   il   est   attaché   au   département   des   Affaires   étrangères   en   qualité
          d’élève en 1774. Le 5 novembre 1778, il est envoyé à la légation du roi auprès des
          Etats-Unis. Le 20 août 1783, il est nommé vice-consul en charge du consulat des
          deux Carolines et de la Géorgie puis, le 22 juin 1785, de celui de New-York où il
          succède au consul général Marbois. Rappelé avec tous les agents du roi fin 1792, il
          choisit de rester aux Etats-Unis. A la demande du président Washington il rentre
          pour une mission de médiation entre les deux pays ; celle-ci ayant été couronnée
          de   succès,   le   gouvernement   français   exige   son   retour   à   Philadelphie   pour   une
          nouvelle mission de conciliation.

          De retour en France en 1795, il vit dans l’isolement le plus complet de toutes
          fonctions publiques jusqu’en 1797 où Talleyrand, ministre des Affaires étrangères,
          se l’attache en qualité de chef de division.
               er
          Le 1   novembre 1799, à la tête de l’Administration des postes il participe au
          nouveau traité d’alliance et de commerce entre la France et les Etats-Unis (août
                                                                                          er
          1800) puis est envoyé, en octobre, au congrès de Lunéville. Le 1  août 1802, il est
          ministre extraordinaire au congrès de Ratisbonne ; le 1  mai 1803, il est à Berlin
                                                                                er
          avec   le   titre   d’envoyé   extraordinaire   et   de   ministre   plénipotentiaire.   Conseiller
          d’Etat en novembre 1806, il est désigné après la paix de Tilsit, ambassadeur en
          Russie puis en mars 1808 à Madrid. Son état de santé déclinant lui permet de
          rentrer en France où le 13 novembre 1813, en qualité de plénipotentiaire, il négocie
          le traité de Valençay, obtenant ainsi la reconnaissance du roi d’Espagne, Ferdinand
          VII.
          Au retour de Napoléon, il est rayé des listes des Conseillers d’Etat. Nommé pair en
          1819,   il   devient   membre   du   Conseil   privé   en   1825.   Il   est   l’un   des   diplomates
          français les plus reconnus de l’époque.
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