Page 10 - Directeurs des postes
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FERRAND, Antoine François Claude,

                                                       comte

                                                   (1751-1825)





            Issu d’une vieille famille parlementaire, Antoine Ferrand entre au Parlement de
            Paris grâce à une dispense d’âge. Se signalant par son opposition au chancelier
            Maupéou, il fait partie des parlementaires parisiens arrêtés et exilés (Arrêt du
            Conseil du 20 janvier 1771) ; Louis XVI, en rappelant les Parlements, lui rend
            ses fonctions. Chargé d’un rapport sur la convocation des Etats généraux qu’il
            juge   contraire   aux   principes   du   Parlement   et   percevant   les   périls   de   la
            situation, il réussit habilement à ne froisser aucune des opinions contraires. Il
            émigre dès septembre 1789 et rejoint le prince de Condé. Après l’exécution du
            roi Louis XVI (21 janvier 1793), il entre au Conseil de Régence et commence à
            conquérir l’estime et la confiance du futur Louis XVIII. Il ne cesse d’attaquer la
            Révolution par les armes et par la plume, accusant l’Europe d’avoir abandonné
            la France « en n’écoutant que sa jalousie contre la France ».

            Rentré en France en 1800, il partage ses loisirs entre les lettres et les travaux
            politiques,   refusant   des   fonctions   impériales.   Napoléon,   connaissant   sa
            fidélité royaliste, dit de lui : « Nous ne l’aurons jamais ; il ne pense qu’à ses
            Bourbons. »   Le   retour   de   Louis   XVIII   le   comble ;   il   est   envoyé   avec
            Chateaubriand auprès du Tsar pour demander le rétablissement des Bourbons
            sur le trône de France. La Restauration est généreuse envers lui : ministre
            d’Etat,  directeur   général   des   postes   en   remplacement   de   Bourrienne
            (ordonnance du 13 mai 1814), pair de France, commandeur du Saint Esprit, il
            est fait comte. Il a à examiner les demandes en restitution des biens d’émigrés
            non vendus. Ministre de la Marine par intérim le chancelier Pasquier dit de
            lui : « Il était difficile de rencontrer un homme plus étranger à tout ce qui
            touchait à la marine. (…) Ce fut lui qui organisa le service de la croisière
            chargée de surveiller l’île d’Elbe ». Durant les Cent Jours, il est déposé de la
            direction   des   postes   par   Lavalette   à   qui   il   garde   une   rancune   tenace.
            Surnommé « le Marat blanc », il vote la mort du maréchal Ney.

            Dans son « Testament politique » publié à sa mort, ses préférences restent
            acquises à la royauté absolue et témoigne peu de goût pour la monarchie
            constitutionnelle.

            Il est nommé à l’Académie française en 1814.



            Voir bibliographie en fin de volume
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