Page 4 - Directeurs des postes
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GAUDIN, Martin Michel Charles,

                                               duc de Gaëte


                                                   (1756-1841)



            Fils d’un avocat au Parlement de Paris, il fait de brillantes études au collège
            Louis-le-Grand   à   Paris.   Entré   dans   l’administration   des   Finances   comme
            surnuméraire en 1773, il devient premier commis en 1777 puis directeur du
            département des impôts directs. A la création de la Trésorerie nationale en
            1791, c’est l’un des six commissaires. Malgré plusieurs dénonciations pendant
            la Révolution, sa compétence et sa discrétion lui permettent de conserver son
            poste   jusqu’en   l’an   III   (1795) ;   il   sauvera   de   la   guillotine   48   receveurs
            généraux d’Ancien Régime traduits devant le tribunal révolutionnaire.

            Démissionnaire en juin 1796, il refuse le portefeuille des Finances que lui
            offre le Directoire. Il vit retiré des affaires jusqu’en avril 1798 où le Directoire
            « recréa pour lui l’ancienne place d’intendant général des postes aux lettres
            et aux chevaux, sous le titre de Commissaire général » (floréal an VI – mai
            1798).  Le poste a de nombreuses implications politiques, notamment le
            « cabinet noir » et les relais de postes qui transportent les voyageurs. Ces
            derniers sont utilisés comme outil de renseignement et de surveillance
            ainsi que de réserve en cas de réquisitions militaires en chevaux. La loi du
            2 décembre 1798 octroie aux maîtres de poste le droit d’établir des relais,
            l’exemption de la patente et un relèvement des tarifs.
            Au lendemain du 18-Brumaire et sur recommandation de Sieyès, il est nommé
            ministre des Finances ; il le reste jusqu’au 30 mars 1814 et le redevient du 21
            mars   au   8   juillet   1815.   Honnête,   dévoué,   travailleur   et   persévérant,   il
            accomplit durant son ministère une tâche immense de restauration puis de

            consolidation   des   finances   publiques.   Il   met   en   place   un   système   fiscal
            caractérisé   par   la   création   d’une   direction   des   Contributions   et   le
            rétablissement de plusieurs impôts indirects réunis en régie, assurant ainsi à
            l’Etat des recettes régulières considérables (monopole du tabac). Il respecte et
            applique scrupuleusement les consignes de l’Empereur, rétablit la monnaie
            d’or et d’argent et, en 1802, présente le premier budget en équilibre qu’ait
            connu le pays depuis longtemps. En 1807, il installe la Cour des comptes à la
            demande de l’Empereur qui apprécie ses idées nettes et sa probité.
            D’une   rare   constance,   il   refuse   tout   emploi   lors  des   première   et  seconde
            Restauration. Elu député (1815-1820), il dirige la Banque de France jusqu’en
            1834.
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