Page 22 - Directeurs des postes
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ARAGO, Etienne Vincent

                                                   (1802-1892)




          Fils de Bonaventure Arago, directeur de l’Hôtel de la Monnaie à Perpignan, Etienne
          Arago fait ses études au collège de Sorèze (Tarn) puis devient, grâce à son frère

          François,   préparateur   de   chimie   à   l’école   Polytechnique,   connue   pour   son
          républicanisme et par l’activisme des étudiants. Membre de la société secrète de la
          charbonnerie,   il   doit   quitter   Polytechnique.   Il   assiste   à   l’exécution   des   quatre
          sergents de La Rochelle (21 septembre 1822) et rejoint l’Espagne pour soutenir les
          opposants à l’expédition du duc d’Angoulême (1823).
          Collaborateur des premiers romans de Balzac, il devient directeur du théâtre du
          Vaudeville (1829-1839), écrit de nombreux articles politiques et littéraires dans Le
          Siècle puis dans La Réforme qu’il contribue à créer. En janvier 1826, il fonde avec
          Maurice   Alhoy  Le   Figaro  qu’ils   cèdent   quelques   semaines   plus   tard   à   Auguste
          Lepoitevin qui en fera un des premiers journaux de son temps.

          Il participe aux journées insurrectionnelles de Juillet en distribuant les armes se
          trouvant dans son théâtre et accompagne la délégation républicaine que Thiers
          emmène   rencontrer   le   duc   d’Orléans   le   31   juillet   1830.   Compromis   lors   des
          insurrections d’avril 1834, il doit se cacher mais finira par bénéficiera d’un non-lieu
          en 1859. Défenseur des accusés d’avril, il participe à l’évasion de 28 d’entre eux le
          12 juillet 1835.

          En février 1848, il s’empare de l’Hôtel des postes s’installant à la place du
          directeur. Confirmé dans ses fonctions par le Gouvernement provisoire, il y
          reste   jusqu’à   l’élection   de   Louis-Napoléon   Bonaparte   en   décembre.   Il   est
          également à l’origine de la création du timbre-poste en France (août 1848).
          Elu le 23 avril 1848 il siège à la Montagne et vote avec les Républicains les plus
          avancés. Adversaire de l’expédition de Rome,  il est poursuivi  et condamné par
          contumace à la déportation. Exilé, il ne rentre à Paris qu’après l’amnistie de 1859.

          Nommé maire de Paris le 4 septembre 1870 par acclamation il prend part à sa
          défense. Elu représentant des Pyrénées-Orientales le 8 février 1871, il démissionne
          10 jours plus tard et abandonne la vie politique.













          Voir bibliographie en fin de volume
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