Page 18 - Directeurs des postes
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VAULCHIER DU DESCHAUX, Louis René Simon de,
marquis de
(1780-1861)
Issu d’une ancienne famille jurassienne anoblie en 1516, la famille de Louis de
Vaulchier traverse la période trouble de la Révolution sans trop de dommages.
Durant le Consulat et l’Empire, ni Louis ni son père ne se rallient au régime
impérial, ils vivent retirés sur leurs terres. Légitimiste, Louis s’est toujours refusé à
servir tout autre que le roi. Présenté par son oncle au comte d’Artois, il reçoit le 24
septembre 1814 la charge de la préfecture du Jura, qui lui est retiré aux Cent-Jours.
A la seconde Restauration, il est appelé, par l’accusation, comme témoin dans le
procès du maréchal Ney (9 novembre-6 décembre 1815) pour qui il dépose
favorablement. Il est élu député de la Chambre introuvable (7 octobre 1815-5
septembre 1816). Il sera nommé préfet de Saône-et-Loire (31 janvier 1816), de
Charente (25 avril 1820) et enfin du Bas-Rhin (22 avril 1822). C’est en 1824 qu’il
quitte le corps préfectoral pour intégrer la haute administration et devient, grâce à
Villèle, directeur général des douanes le 20 mars 1824. Pris par ses obligations à la
Chambre, cet homme décrit comme « doux et même timide » ne prend pas de
mesure de réorganisation et n’entame pas une épuration voulue par les Ultras ; il
doit céder sa place. Une ordonnance du 4 août 1824 le nomme directeur général
des Postes. Il s’occupe du transport du courrier, de la gestion des relais de
poste ainsi que de leur approvisionnement en chevaux et des transports de
fonds de la poste. Personnage influent, il prépare un projet de loi portant sur
l’implantation de la poste en zone rurale qui sera présenté par son successeur,
Villeneuve-Bargemon. L’opposition s’élève vivement contre lui l’accusant d’avoir
violé le secret des lettres ; ses explications embarrassées prouvent que le
« cabinet noir » existe toujours.
En 1828, il est de retour aux douanes. Villeneuve-Bargemon dira, dans ses Mémoires
pour expliquer sa nomination : « Le roi le veut. Sa Majesté aime beaucoup M. de
Vaulchier, elle ne veut pas le sacrifier et nous [Antoine Roy, ministre des Finances]
n’avons pu obtenir son déplacement qu’en vous proposant, et lui donnant les
douanes ».
Evincé après la révolution de Juillet, il quitte l’Administration et le Parlement et se
retire dans ses terres.
Voir bibliographie en fin de volume

